
Les entreprises ont pris conscience de leur rôle dans la société, ce qui a donné naissance à la RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Celle-ci répond à la nécessité de prendre en compte l’impact de l’entreprise sur la société, l’environnement. Elle vise aussi à répondre aux attentes des citoyens, notamment les plus jeunes.
Pour 86 % des « Millenials » (personnes nées entre 1980 et 2000), le succès d’une entreprise ne peut plus se calculer en chiffre d’affaires et bénéfice net mais doit prendre en compte l’impact, positif ou négatif, que l’entreprise a sur le monde, sur la société et sur ses employés. Sans surprise, ce changement de vision implique un changement dans la manière de gérer l’entreprise, des plus hautes sphères décisionnelles jusqu’en bas de l’échelle hiérarchique. Le cabinet Deloitte a publié, en mai 2018, sa dernière étude sur le sujet intitulée « Tendances RH 2018 : l’entreprise sociétale, un nouvel essor ». Deloitte met en avant 10 tendances qui ont toutes un objectif en commun : remettre l’humain au centre de l’entreprise.
Des dirigeants en symphonie
Le changement s’opère dès les hautes sphères décisionnelles : la « C-suite », soit l’ensemble des cadres dirigeants, doit travailler en symphonie et non indépendamment les uns des autres : il s’agit de la meilleure façon d’appréhender une économie en perpétuelle évolution et de garantir la croissance de l’entreprise. Selon l’étude Deloitte, dans la majorité des entreprises où ce système est en place, une croissance supérieure à 10 % est attendue.
La force de travail est un écosystème
Tendance née de l’avènement d’Internet et de la globalisation, faire appel à des entreprises extérieures et des indépendants est devenu monnaie courante. Mais il faut surveiller cette main-d’œuvre : il faut la former avec les moyens internes afin qu’elle soit en mesure de répondre aux exigences de l’entreprise, il faut que les ressources humaines soient associées au processus de recrutement, il faut les traiter comme les professionnels qu’ils sont et leur proposer des opportunités d’évolution… exactement comme pour un salarié.
Transparence, égalité et bonus
Une entreprise doit également se soucier de ses propres salariés et les inciter à faire mieux tout en les fidélisant. Selon Deloitte, cela passe par des programmes de primes et bonus qui soient justes et égaux et, surtout, par la transparence au niveau des salaires : un salarié qui ne comprend pas son salaire ou une différence de salaire a 60 % de chances de plus de quitter l’entreprise.
Repenser la notion de carrière
« Faire carrière » ne semble plus avoir le même sens au XXIe siècle qu’au XXe : il n’est plus réellement question de monter en grade. Les entreprises doivent repenser la notion de carrière de manière transversale et permettre aux employés de développer de nouvelles compétences et de vivre de nouvelles expériences.
Voir les seniors comme un avantage
La population vieillit, l’âge de la retraite est régulièrement repoussé et le nombre de seniors au chômage est très élevé. Les seniors subissent une erreur de jugement de la part des entreprises : alors que 80 % des employeurs américains estiment que les seniors sont « une ressource pour la formation », seuls 18 % des répondants à l’étude Deloitte 2018 au niveau mondial voient l’âge avancé de leurs employés comme un avantage.
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Se soucier de l’impact sociétal
C’est le cœur de la RSE et il devient de plus en plus important, surtout en termes d’image. La société est désormais la détentrice de l’image d’une entreprise grâce aux réseaux sociaux et à l’Internet 2.0. Une entreprise ne peut donc plus faire l’impasse sur l’impact qu’elle a sur la société, autant à court terme qu’à long terme et autant au niveau local que mondial, au risque de voir sa cote chuter et ses clients fuir.
Se soucier des employés
Le bien-être en entreprise prend une toute nouvelle dimension depuis quelques années : le lieu de travail ne doit plus être perçu comme pénible par l’employé et de nombreuses entreprises ont développé des programmes pour accompagner les employés en termes de santé physique et mentale, voire simplement au quotidien via le télétravail et des horaires flexibles, afin que la balance travail/vie privée soit la meilleure possible.
Ne pas oublier l’humain dans les nouvelles technologies
Intelligence Artificielle et robotique sont en train de s’immiscer dans quasiment tous les secteurs : une source d’inquiétude pour certains salariés qui craignent d’être remplacés. Là aussi, il s’agit d’une mauvaise conception de ces évolutions. Les entreprises ne doivent pas oublier l’humain : il reste fondamental. Le robot et l’IA ne doivent pas entrer en compétition avec l’Homme : les deux doivent travailler ensemble pour se compléter.
Applis et logiciels : un atout
Deloitte, dans son étude 2018 sur les tendances RH, signale également les nouvelles possibilités qu’offrent les applications et les logiciels de dernière génération. Communication, travail collaboratif, télétravail, partage de connaissances… les managers ne doivent pas hésiter à s’intéresser à ces nouvelles solutions qui permettent une amélioration de la productivité et du bien-être en entreprise. Toutefois, il convient de veiller à ce que l’hyper connectivité ne devienne pas un problème ou un risque pour l’employé.
Données personnelles : attention à ne pas aller trop loin
Les données personnelles sont légion et elles offrent des informations que les entreprises n’avaient, jusque-là, jamais pu obtenir. Une véritable mine d’or qui est toutefois à double tranchant : autant auprès des clients qu’auprès des employés, la transparence est de mise et la ligne à ne pas franchir, en termes de collecte et usage de ces données, est mince. Faire la part des choses entre bénéfices et risques devient donc une absolue nécessité.