Développement des compétences

 Ce que change l’individualisation de la formation

Publié le 01/07/2020 dans Tendance RH
© Visual Generation

Avec le droit individuel à la formation puis le compte personnel de formation, le salarié est devenu moteur dans le développement de ses compétences. Le numérique, avec l’e-learning ou les Moocs, favorise également l’autoformation. Les DRH doivent s’adapter.

Le ministère du Travail en tête des stores d’applications mobile ! Moins de trois mois après son lancement, fin novembre, MonCompteFormation avait déjà été téléchargée plus d’un million de fois. Avec cette application, un employé peut, sur son smartphone, consulter son compte personnel de formation (CPF). Depuis le 1er janvier, celui-ci n’est plus crédité en heures mais en euros à raison de 500 euros par an (800 euros pour les salariés non qualifiés), dans la limite de 5000 euros (8000 euros). Toujours sur son mobile, il peut sélectionner l’une formations recensées par France compétences et s’inscrire à une session. Cette application n’est que l’aboutissement d’une tendance à la formation tout au long de la vie qui a débuté en 2004 avec l’instauration du droit individuel à la formation (DIF) remplacé en 2015 par le compte personnel de formation (CPF).

À l’heure de la transformation numérique, le développement continu des compétences n’est, de fait, plus une option. 

Approche individuelle vs vision collective

L’autre tendance portée par le CPF, c’est celle de l’individualisation de la formation. Le rapport de force s’équilibre entre l’employeur et l’employé, ce dernier gagnant en autonomie dans la gestion de son employabilité. Il y a encore peu, le salarié qui avait la chance de bénéficier d’une formation devait choisir parmi un catalogue de stages éligibles selon les grandes thématiques arrêtées dans le cadre du plan annuel de formation.

Tout l’enjeu pour les DRH consiste désormais à articuler cette approche individuelle de la formation avec la vision collective du plan de développement des compétences. Ayant goûté à la liberté de choix, le collaborateur peut se montrer plus exigeant sur les formations que l’employeur lui propose si elles ne répondent pas à ses attentes propres.

Par ailleurs, le CPF ne se substitue pas au plan de développement de compétences que l’employeur bâtit en fonction de la stratégie suivie, des formations corporate généralement obligatoires.

Le numérique démocratise la formation

L’individualisation de la formation n’est pas seulement poussée par le seul cadre réglementaire. Le numérique introduit de nouvelles approches pédagogiques avec l’e-learning, la classe virtuelle, les Moocs ou les serious games. Avec le mobile learning – des contenus courts diffusés sur smartphone – un employé peut se former le soir ou sur son temps de transport. Face à ces évolutions, la DRH doit reprendre la main et insuffler plus de souplesse dans sa politique de formation. La digitalisation des contenus doit être perçue comme une opportunité de former un grand nombre de personnes, disséminées sur plusieurs sites, à budget contraint.